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Je suis allongé dans l’herbe, sur le dos. Mes mains salies par le sang soutiennent ma tête, emplie de souvenirs, et mes yeux tournés vers le ciel fixent paisiblement la cime d’un arbre. Une douce brise de début d’après midi se promène sur mon visage, soulève mes cheveux. La caresse du soleil apaise mon corps endolori par l’effort physique.

Il faut dire qu’elle ne s’est pas laissée faire, la pauvre enfant ! Des traces de griffures et des morsures traversent mon corps, et en les regardant zébrer mes bras, je me dis que je dois sûrement ressembler à une bête sauvage. Plus probablement à un tigre. Ça me plaît.

Calmement, j’écoute un oiseau chanter sa sublime mélodie. Les notes s’enchaînant, un autre tente de siffler avec lui. Bientôt, c’est une horde de volatiles qui entonnent un hymne somptueux. Je me sens si paisible, couché dans ce champ désert, sous le seul arbre à des centaines de mètres à la ronde, que je me sens sombrer dans un sommeil profond.

Un brusque bruissement d’aile me réveille en sursaut. Je me redresse précipitamment et aperçois, à quelques mètres de moi, un imposant oiseau noir penché au dessus du corps de ma bien aimée, la picorant avec son sale bec. J’accours alors vers elle en agitant mes membres et en poussant de grands cris pour le faire fuir. Heureusement, le piaf pend peur, et je peux m’agenouiller auprès de mon trésor en paix. Je l’entoure de mes bras protecteurs et le serre contre moi. Je lui murmure quelques mots sucrés, puis mon attention est attirée par une lueur à ma droite. Je tourne la tête, et comprends que c’est seulement le long couteau que j’ai laissé traîner par terre, dans lequel se reflète le soleil d’été. Je le ramasse, et le fait tourner entre mes mains. Puis, je me tourne vers la jeune et jolie femme gisant sur le sol à côté de moi, et contemple mon œuvre, qui prend la forme d’un trou béant dans son abdomen. Le sang, qui coulait encore de la plaie quand je me suis endormi, a maintenant séché. Je promène alors mes doigts sur son corps, mes mains vont l’explorer en détail. J’adore sa vulnérabilité. Elle est si calme dans la mort… Je me délecte de sa beauté, et, ôtant mes habits, je déchire brutalement sa fine robe et pose mes yeux sur son corps nu. Même sans vie, elle a l’allure d’une déesse.

Sans m’attarder plus longtemps, je me poste au dessus d’elle et lui vole violemment sa virginité, sans même qu’elle ne s’en rende compte.

Fantasme d'un assassin

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