Prenez deux enfants. Demandez-leur de choisir un stylo chacun. Ce sera une décision personnelle, qui inclura uniquement leur propre personne. Le premier attrape un vert, le deuxième s’empare d’un rouge. Jusque là, tout est normal. Si, à présent, le deuxième décide de tuer le premier, parce que ce premier possède un stylo vert, et que ce deuxième pense que l’on doit avoir un stylo rouge, sans quoi on ne mérite pas de vivre. Trouvez-vous ça normal ? Cela vous choque-t-il ? Réagissez-vous ?
Prenez maintenant deux hommes. Demandez-leur de choisir une religion chacun. Ce sera une décision personnelle, qui inclura uniquement leur propre personne. Le premier se convertit au Judaïsme, le deuxième se fait baptiser, et devient catholique. Jusque là, tout est normal. Si, à présent, le deuxième décide de tuer le premier, parce que ce premier est Juif, et que ce deuxième pense que l’on doit appartenir à la religion catholique, sans quoi on ne mérite pas de vivre. Pourquoi trouvez-vous ça normal ? Pourquoi cela ne vous choque-t-il pas ? Pourquoi ne réagissez-vous pas ?
Parce que vous trouvez qu’assassiner quelqu’un pour ses croyances est moins grave que de le tuer parce qu’il possède un stylo d’une couleur que vous n’aimez pas ? Parce que vous trouvez ça plus intelligent, peut-être ?
Cette année, nous célébrons le 70ème anniversaire de la libération des camps de concentrations. Je ne pense pas que nous devrions faire la fête pour aucun événement ayant un rapport, de près ou de loin, avec cette barbarie. Néanmoins, cette date est une occasion de nous rappeler que ceci ne doit pas, jamais, en aucun cas, se reproduire. L’humanité n’a pas le droit de refaire une telle erreur. Elle ne peut pas continuer à tuer des personnes pour ce qu’elles sont, à tuer tout court. Pour ça, elle ne doit pas oublier ce qu’elle fut capable de faire.
Souvenez vous. N’oubliez pas.